DMI, DSI, GouvInfo, Le choc des titansPauvre Direction des Systèmes d’Information, tellement critiquée, des fois adulée, sûrement incomprise même par elle-même, vivant avec une schizophrénie latente la tête sous terre, les pieds dans les nuages. Avant indispensable, maintenant un peu moins, sûrement différemment. Mais quels sont donc les « triggers » qui font que cela change ?

  • Le Cloud apporte une concurrence déloyale : tout est accessible plus vite, plus souple, moins cher,
  • Le big Data la pousse vers de l’analyse systémique (très globale), tordant donc les modes de pensée de ces populations majoritairement d’ingénieurs (très pragmatiques);
  • Les nouvelles technologies, et la fréquence de leurs évolutions, apportent une remise en question stressante et vitale pour leurs images et cette agilité attendue par les utilisateurs;
  • Les nouvelles générations (et cela ne va pas s’arrêter ..) n’acceptent plus de l’applicatif rigido-indigeste, mais de la souplesse, de la complétude, voire de l’affection, et en plus ils sont autonomes !
  • La mobilité la fait encore plus sortir de son espace de confort et de maitrise; le BYOD parait créer de nouveaux soucis de sécurité, de confidentialité, l’arrivée du BYOS (services) en rajoute une couche,
  • Des attentes des utilisateurs pour des applications simples, légères, mobiles, et modulables. Des sortes de magasins d’applications qui autorisent une agilité d’usage, mais une complexité d’architecture d’offre,
  • Les évolutions de la réglementation qui s’immisce dans le système d’information afin de le rendre plus transparent et fiable, … en terme de risque informationnel, rigidifie des systèmes déjà instables,
  • La richesse des compétences des ressources humaines des DSI devient complexe à gérer, pire encore, de nouvelles compétences nécessaires pour qu’elle prenne de l’ampleur et réussisse sa transformation, ne sont pas disponibles sur le marché.
  • Les besoins en terme de gouvernance de l’information remettent en cause des légitimités acquises sur des périmètres récupérés « parce que seule la DSI » pouvait les prendre en compte,

Surtout l’internet 2.0 et son lot de nouveaux usages qui poussent l’organisation à regarder encore plus vers l’extérieur sur des sujets intimement liés à l’information. La DSI, normalement techniquement en avance de phase sur ces sujets, est, soyons honnêtes, un peu à la ramasse. Le multi-canal, le E-marketing avec ses trains d’opportunités, l’e-réputation, l’open data, les effets de bord des réseaux sociaux d’entreprise (avec une vue usage, pas technique – et non un Wiki n’est pas un RSE), … .

Avec un concurrent de taille, la Direction Marketing qui, pour évoluer face à ces opportunités, va monter en compétence en s’appuyant sur des processus et rôles (analyste, curation, architecture d’offre, …) qui auraient pu trouver une place à la DSI, si cette dernière avait une dimension métier plus forte.

Rien de dramatique, mais sur les 3 modèles de DSI :

  • Orientées infrastructure (Stockage, réseaux, imprimantes, bureautique, …),
  • Orientés solutions logicielles (ERP, ECM, EDM, …),
  • Orientés offres (Architecture logicielles, marketing des offres, usages, ..)

C’est celle orientée offre qui a le vent en poupe (attention offre marketing, pas offre technique !). Et pour piloter ces offres, 3 acteurs ont un mot à dire :

  • La Direction des Systèmes d’Informations, si son orientation est déjà fortement métier, et sa maturité orientée usages,
  • La Direction Marketing, si elle est prête à regarder vers l’intérieur de l’organisation (très dépendant du secteur d’activité)
  • L’instance de gouvernance de l’information, qui portant les fondamentaux autour de l’information se doit de les décliner intelligemment vers les utilisateurs à travers des offres de services riches.

3Personnellement, je pense que les trois sont complémentaires :  l’instance de gouvernance en MOA de la DSI sur des aspects usages, la DSI en porteur des technologies et de l’architectures technique et fonctionnelle d’ensemble, et la Direction Marketing en conseil et MOA de l’instance de gouvernance pour élargir sa capacité d’influence et de pertinence dans le développement de ses actions.

Encore faut-il qu’une instance de gouvernance de l’information existe de façon active.

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