Que cela soit au niveau technique, métier ou organisationnel, plus on avance dans le temps, plus l’information et ses usages deviennent un centre d’intérêt majeur, plus il devient nécessaire de monter les curseurs sur tout ce qui permet sa maitrise.

Ces prochaines années vont confirmer le passage de l’ère du quantitatif à l’ère du qualitatif, enfin ! Le développement durable perdra définitivement son image “mode” ou “argument de vente”, et s’intègrera définitivement à la création de valeur. La gouvernance de l’information deviendra un investissement nécessaire pour gagner un meilleure service, valoriser son image et rester concurrentiel. Afin d’être plus facilement utilisable, l’information deviendra plus intelligente et plus autonome et sa maitrise par les organisations préparera le terrain à une nouvelle révolution dans son usage, sa conception et son cycle de vie.

 

Les fondamentaux et la gouvernance de l’information

391753Genealogy-LogoL’explosion des volumes d’information, le poids des instances de régulation, la pression des marchés vers plus de qualitatif, les évolutions culturelles vers de nouveaux usages (mobile, réseaux sociaux, ..), l’indifférenciation des informations documentaire ou en base de données, la sortie de crise et donc l’anticipation d’une reprise, … . Tout ceci conduit à monter les curseurs sur ce qui permettra de mieux maitriser l’information d’entreprise. La gouvernance de l’information commence à se comprendre, elle porte encore plusieurs visages segmentés (Risque, Records Management, Juridique, Sécurité, à travers le pilotage des projets, ..). Son adoption par les organisations reste sur une phase de croissance, elle devrait commencer à accentuer sa mise en place ces prochaines années, en s’appuyant sur des moteurs comme :

  • La maitrise des silos incontrôlés d’informations qui deviennent une des préoccupations majeurs des organisations. Cela pourrait avoir des effets de bord vis à vis des outils permettant de décliner des règles de gouvernance, et les favoriser par rapport à d’autres fonctionnellement plus alléchants mais, à terme, dangereux (ceci impliquera une évolution du marché des éditeurs de solutions).
  • L’usage accentué de l’information de plus en plus nombreuse et par de multiples outils, devrait accentuer l’importance de normalisation autour des traitements et de la classification de l’information. Notamment dans la définition des métadonnées, ainsi que dans celle des fondamentaux autour de l’information (là encore, une des composante de la gouvernance).
  • Les actions de régulation vont s’accentuer, induisant de plus fortes contraintes règlementaires pour les entreprises. Les fonctions et outils autour de la gestion des risques se renforcent. La gouvernance de l’information vue comme une obligation commence à être acceptée, voir déployée dans certaines organisations. Le rôle et l’importance des juristes et de la gestion des risques se renforce aussi, tout en ne couvrant qu’une partie de ce qui est nécessaire.

La gouvernance prendra son envol, par l’officialisation d’équipes existantes gérant les fondamentaux autour de l’information, par le développement de postes autour de l’information (Records Manager, animateur de communautés, gestionnaire de risque, sécurité, veille, ..), par la mise en place de fondamentaux notamment au niveau des référentiels, (d’actifs informationnel, d’exigence règlementaire, ..), ainsi que par la mise en place des politiques de gestion d’information, et règles de classification liées aux différentes familles d’informations.

  • L’information, son usage et ses comportements d’usage face aux métiers de l’entreprise

CuistogifA travers les évolutions des solutions de gestion d’information, son traitement commence à s’affranchir de plus en plus du type de donnée (structurée ou non), permettant ainsi une plus grande pertinence dans sa restitution, ceci particulièrement en terme de BI et de BPM. Le monde de l’ECM « s’éteint » à cause de son explosion, il va continuer à prendre en compte le monde de la donnée (de nombreuses solutions d’ECM traitent maintenant la donnée, ou s’intègrent fortement avec des solutions de gestion de données). L’EIM prendra le pas sur l’ECM et l’EDM, mais avec une connotation très technique, surement verra-t-on apparaitre de nouveaux termes pour définir l’ensemble des domaines traitant de façon mixte la donnée et le contenu. Aimez vous ECDM ?

L’accès à l’information reste une priorité, mais son utilisation devient de plus en plus difficile. La technologie va se développer vers l’aide à l’accès et le traitement automatique afin de faciliter l’usage humain de l’information. Du coup l’information devient plus intelligente dans la manière dont elle est traitée (on se rapproche de l’Information Intelligente Autonome)Industrial Robot. Son organisation dans le temps est prévue à l’origine par ses référentiels et fondamentaux associés, permettant une évolution simple, rapide et efficace par ses utilisateurs. L’usage des réseaux sociaux devenant naturel et régulier, voir extrême, accentuera une évolution de culture vers la communication chirurgical et spontané, ainsi qu’une démultiplication des contacts. De nombreux outils verront le jour afin de faciliter ces échanges, notamment en apportant une automatisation des échanges récurrents (échanges de politesses, de relance, de rayonnement, …). La tendance sera à moins de classification manuel, et à un enrichissement de base enrichi dans le temps, mais de façon minimaliste par les utilisateurs.

BplanTout ce qui touche aux rapports d’usages commence à devenir une priorité afin d’augmenter la visibilité des mouvements d’informations. A commencer par la qualité de service, pour ensuite se décliner sur la traçabilité des échanges d’information. Ceci permettra notamment l’évolution des catalogues de services vers des catalogue d’offres. Le ROI devient partie intégrante du suivi de l’évolution des usages et surtout un outil de pilotage (Le ROI de projet comme la gestion éléctronique de document, de master Data Management, de Réseau Social, .. se transforme en Business Plan).

La culture du qualitatif augmente, forçant ainsi les organisations à soigner leurs marques et faire évoluer leur chaine de valeur en incluant plus de suivi de bout en bout. Le BPM a des beaux jours devant lui, mais le conseil et l’accompagnement en optimisation de processus et d’information aussi. La notion de rayonnement et de contrôle de la marque devient une fonction intégré à l’entreprise (cf. Online Community manager). Les budgets et investissements se réorganisent pour valoriser la qualité, au niveau processus, applications mais aussi humain (cf. formation, embauche, coaching, ..). Crise oblige, mais évolution du marché oblige aussi, les actions de réduction de couts deviennent des actions d’optimisation de la qualité, ou d’innovation.

  • Outils, services, applications et architectures

doisneau-le-velo-de-tati-1949Des standards (comme CMIS) devraient permettre d’accéder avec plus de fiabilité aux silos d’informations, des architectures distribuées adaptées aux outils dynamiques (comme le Social Média Hub) vont commencer à se développer. Les tendances iront vers une centralisation virtuelle de l’information, en insérant des technologies à échanges bijectifs pour permettre des déclinaisons de règles de gouvernance, et faire transiter, ou lier les actifs informationnels d’un silo à un autre de façon automatique.

Le Saas et Paas (et par effet de bord le Cloud publique/privé), se développent encore plus fortement. De nouveaux services avec de grands efforts d’innovation voient le jour, mais le développement pourrait devenir un peu archaïque, avec une profusion de nouveaux acteurs sur ce marché. Heureusement, crise aidant, la prudence devrait modérer cet enthousiasme, et laisser le temps aux organisations de mieux appréhender ce modèle (et aux DSI de se transformer). Le plateau de productivité du Hype Cycle pour le Saas devrait plutôt arriver à partir de 2012.

L’informatique autour des terminaux mobiles explosent. Ces outils sont mûrs et entièrement acceptés parMobile l’ensemble des utilisateurs. La barrière professionnelle et personnelle n’existe plus (et cela est globalement accepté). Ces « extensions de soi » permettent une consommation régulière de l’information, et une perte de maitrise de l’information tout aussi forte. Les catalogues d’applications vont se développer fortement, avec une potentielle démultiplication des silos d’information et un besoin encore plus fort de gouvernance de l’information. De nouvelles formes de spam arrivent sur les mobiles, de part leurs associations fortement intimes avec leurs propriétaires. C’est un outil 24h/24h, que l’on palpe, que l’on regarde facilement plusieurs fois par jours, qui est personnalisé à ce que nous aimons, qui est aussi un outil de détente et souvent que l’on a choisi, donc qui nous plait. Du coup c’est un superbe moyen de contact marketing, et forcément une belle source de pollution.

  • Département des Systèmes d’information et infrastructure télécom:

objectifLa connaissance des entreprises autour de la gestion de l’information s’accentue, le niveau de maturité pour les projets gérant l’information devient suffisant pour faciliter l’adoption de solution de gestion d’information, notamment la dématérialisation, l’archivage probant, le master Data Management, mais aussi des outils collaboratifs plus souples comme des réseaux sociaux, ou les espaces de communautés. De nouveaux postes autour de l’information (architecte de l’information) vont être créés, et un investissement notable sera fait sur la formation et le changement en vue d’accomplir la transformation de la DSI vers un offreur de service plus que d’infrastructure..

La gestion de l’espace de stockage devient une priorité majeure pour les organisations. Le temps du “l’espace disque coute de moins en moins, profitons en” devient obsolète, tout simplement par le fait que le coût de stockage de grand volume d’information est inversement proportionnel au coût de traitement de cette même information. Des opérations de nettoyage devraient s’accentuer, quitte à perdre des informations sensibles (la peur de la perte devient moins forte face aux couts de gestion de l’information). Là encore la gouvernance de l’information a toute sa légitimité pour aider à ces optimisations de stockage, en fournissant les référentiels à jour.

L’explosion de l’usage des terminaux mobiles, va faire évoluer les infrastructures d’échange de données, ainsi que les offres des opérateurs télécom. Ces derniers devraient faire évoluer leurs offres, moins sur les consommations, mais encore plus vers des services. Le business model devrait s’accentuer vers une rémunération B2C plutôt que C2C ou C2B. Le télépaiement devrait se généraliser et la domotique (re)faire son entrée par le mobile, avec une belle perspective de croissance.

Ce billet est réalisé en s’appuyant sur les tendances affichées autour de l’ECM, la BI,, l’AE, l’Entreprise 2.0, les Saas, les Télécommunication, les aspects sociaux et culturels, le Développement Durable, et surtout un feeling personnel essayant d’avoir autant de bon sens que possible !. Ces « prédictions » sont une continuité des celles affichées l’année dernière : Information Management Prediction for 2010-2011.